Le non-évènement le plus cher du monde.
Le saviez-vous ? Avant-hier a débuté la Fashion Week de Paris, collections prêt-à-porter. Rien à foutre ? C’est normal. Ce grand cirque consanguin a lieu tous les 6 mois, ce qui le rend bien peu événementiel.
Si vous êtes parisiens, vous croiserez peut-être quelques grandes Svetlana osseuses de 16 ans avec leurs books sous le bras, ou une équipe de blogueurs danois farfelus à chapeau mou. Mais c’est à peu près tout. Des fêtes, présentations et défilés, qui ont pu en faire rêver certains jadis, vous ne serez pas informés. Et vous ne vous en porterez pas plus mal, tant leur contenu est à la fois redondant, pénible esthétiquement et terriblement vain.
Alors de quoi s’agit-il, cette semaine des défilés ?
Dans le projet, de marques de vêtements qui présentent leur prochaines collection.
Dans l’esprit, d’un événement chic et glamour, articulé autour de la mode et du luxe.
Dans les faits, c’est bien plus absurde. On y croise pas mal d’actrices ou d’acteurs voulant se donner une touche glamour, un peu esthète, un peu pointue. Les plus connues d’entre eux seraient payés pour être là. Quelques « people » également, filles de ou it-girls , souvent tout à la fois . Egalement de nombreuses attachées de presse stressées et rédactrices agitées. Et enfin, surtout, tout un lot d’enculé(e)s mondains, certains invités d’autres pas, une chiée de mauvais photographes indés spécialisés dans les streets-looks, plus la grosse centaine de parasites inévitable. Un vrai petit microcosme d’environ 2000 personnes, une sorte de cour des miracles mondialisée, entre japonais rigoristes et allemands en pull à une manche.
C’est en effet l’occasion pour certains passionnés de mode d’exhiber leurs looks les plus audacieux, ce qui se traduit concrètement par un afflux de monstruosités en tous genres.
C’est une vérité que même les concernés ne nient pas : la mode est de loin le milieu professionnel où les gens sont les plus débiles. Dans ce monde de superficialité absolue, la seule actu valable est la valse des créateurs au sein des différentes marques. Les gars sont en PLS quand Hedi Slimane passe chez Céline, mais il ne savent pas qui est premier ministre de leur propre pays. C’est spécial. Puits d’inculture générale, ils cultivent en outre un entrisme des plus poussés.
Car non contents d’être stupides, ils se révèlent également très snobs, ce qui en fait vite des « personnages » plus que des vraies personnes. En terme de gros cons prétentieux, le festival de Cannes c’est la fête de l’Huma, à côté.
On constate pourtant une vraie bien-pensance politique dans ce milieu finalement très lisse, à peine troublée par un Galliano qui dérape en mode bourré-nazi .
Pourtant, l’excentricité, la loufoquerie, la transgression ne sont-elles pas censés régner en maître ? Non. Ce prisme n’est qu’une posture de façade, qui permet de justifier toutes les horreurs visuelles sous couvert d’audace créatives.
Ce qui est également phénoménal dans ce grand cirque, c’est le pognon et l’énergie dépensés pour… rien. Il faut savoir qu’un défilé de mode dure environ quinze minutes, en moyenne. Quinze putain de minutes pour des mois de boulot, une scéno, des centaines de personnes qui bossent. Comble de l’ironie, les vêtement présentés ne seront pas ceux retrouvés en boutique. Totalement importables et invendables, ils sont là pour illustrer « l’état d’esprit créatif de la marque ». Ah. Marrant sachant que le bordel s’appelle du « prêt à porter ». Et vu le nombre de défilés, les retours sont très maigres, exceptés dans quelques magazines et sites spécialisés. Voire sur un mauvais Fashion TV que bien peu regardent pour se tenir au courant du marché, on ne va pas se mentir.
Même les gens qui bossent s’en branlent, c’est sidérant.
Les créateurs ont déjà la tête à leur prochaine collection, et viennent d’ailleurs à peine saluer à la fin dans une fausse pudeur assez malvenue. Les mannequins courent déjà à leur prochain défilé, le public n’a rien retenu, allez merde on démonte, à dans 6 mois les connards.
Allez, bonne chance.
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