LA FRANCE, LE PAYS AUX MILLE COMIQUES PAS DRÔLES

« Je ne sais pas si vous avez remarqué… »

Que se passe-t-il actuellement ? Pas une semaine sans que n’apparaisse un nouveau comique-fantaisiste sur nos écrans, pourtant déjà bien saturés de pitres en tout genre.
Leur prolifération est actuellement incroyable, et même assez terrifiante.
Il se comptent désormais par plusieurs centaines, 419 exactement si vous tapez « humoriste français » sur Wikipedia, ce qui est sûrement loin du compte, considérant le nombre de crevards trop méconnus pour être répertoriés. On a donc mis 1000, à la louche.
Mais bizarrement, si on y regarde de plus près, pas un qui ne se détache vraiment, qui ne sorte du lot, et surtout qui ne dure. Il n’y a pas de patron qui dominerait le game. Au contraire, il semblerait bien que plus ils sont nombreux, plus le contenu proposé est à chier.

Mais pourquoi est-ce que c’est si faible ? Structurellement, ce n’est pas une question de matière à exploiter. L’humour est un territoire infini comme l’espace, et le rire un besoin presque aussi inhérent que de se nourrir ou se vêtir. Il y aura toujours à bouffer pour tout le monde dans ce business. Mais là, on dégueule. Vraiment.

La raison à cette chute qualitative globale est évidente  : les gars font tous la même chose.
Du stand-up.  Ce cancer de l’humour.
Fini les sketchs, les personnages inventés, qui réclament souvent imagination et travail, bref un certain talent. Non, il n’y a  plus que du stand-up.
Et ainsi la personne, en s’appuyant sur le comique d’observation comme il se doit dans cet exercice,  de venir raconter sur une scène des choses cocasses qu’elle aurait remarqué, en espérant faire mouche. Invariablement la séquence commencera donc par « Je sais pas si vous avez remarqué » et se conclura par « Mais c’est quoi ce délire ? ». (rires)

Hélas c’est souvent terriblement redondant, rarement bien vu, et donc fort peu jubilatoire.
Et aussi parfois, il faudra leur dire, ce n’est pas parce que quelque chose est vrai que c’est drôle.
Et du coup, vu le boum quantitatif, on finit bien par arriver à un manque de matière première : quand tu auras imité 10 fois ton grand-père blédard et remarqué 30 fois que les couples s’engueulent chez Ikea, il faudra penser à proposer autre chose.

Alors ok, chacun y va de sa petite spécialité, de sa petite niche: il y a les gars qui commentent l’actu, ceux qui font dans la provoc, les communautaires, les féministes, les physiques atypiques, les gueulards, les hipsters, les campagnards, les geeks, les petits malins….pitié, arrêtez. C’est nul.

Bon, il faut le reconnaître: le stand up semble être une porte d’entrée assez facile d’accès vers la médiatisation.
Trois vannes un peu plus osées que le copain, un gimmick qui fonctionne, une vidéo qui fait le buzz, et c’est parti. On s’était déjà interrogé ici sur la démarche en elle-même du mauvais comique débutant, de ses motivations obscures à se lancer. Elles sont ultra-simples: être connu.
Parce qu’évidemment, c’est bien de ça dont on parle. De gloire, de fame, comme toujours. Il est probable que la majorité de ces tristes sires auraient aussi bien pu être rappeurs s’ils avaient du flow ou candidats de télé réalité s’ils étaient beaux.
Avec cette mode paresseuse du stand-up, on est donc rentrés dans un mécanisme assez pervers, qui consisterait plus à dire « Regardez comme je suis drôle » qu’à être effectivement drôle.Sweat coin-coin

Et objectivement, il n’existe pas un seul comique actuel dont regarder le spectacle entier ne relèverait pas du supplice.

L’humour français s’est transformé en une espèce de course à l’échalote épuisante, mêlant observations sociologiques ou générationelles dignes d’élèves de cinquième et expériences pseudo-empiriques sans intérêt mal romancées … avec comme panacée une invitation à Vendredi tout est permis d’Arthur. Et merde.

Honnêtement, certains sont assez sympathiques et font de leur mieux, mais trop c’est trop. On invite donc tous ceux qui seraient tentés de se lancer à réaliser que le marché est ultra-saturé. N’est pas Mado la Niçoise qui veut.

Bon et si aujourd’hui on évoque les comiques, on pourrait considérer avec le même dégoût les fameuses « comédies françaises » au cinéma, toujours plus nombreuses et toujours moins drôles.
Mais toujours avec Christian Clavier dans le rôle du beau-père réac.

Allez, bonne chance.

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