C’est peut-être vous, d’ailleurs.
On est un peu fou, quand on est jeune. Mais on a aussi des yeux pour voir à quel point les adultes ont l’air de se faire chier.
Du coup, on cherche régulièrement un moyen sympa de gagner sa vie, sans trop se casser le dos ou le cul. De se subtiliser astucieusement au combo boulot chiant-vie de merde. Et comme on croit encore être un génie, surtout quand on bu, tapé ou fumé, on a des rêves plein la gueule, et on les verbalise avec enthousiasme. C’est sympa !
Bon évidemment, ce n’est pas si facile de se faire une place au soleil, sinon tout le monde le ferait. Et puis comme le disait Mike Tyson: « ils arrivent tous avec un plan jusqu’à ce qu’ils se prennent une droite dans la gueule. » Car oui, la vie tabasse sec et dur, et nous apprend rapidement à faire preuve d’humilité. En gros, très vite, réussir à payer ses factures et ne pas être à découvert apparaît déjà comme un petit exploit.
Mais bon, rien n’interdit de rêver un peu, merde.
Alors, parmi les « fantasmes » les plus répandus, celui d’ouvrir un bar. Souvent, dans l’idée, l’établissement pourrait également faire office de galerie d’art, avec des trucs cool exposés, et peut-être même des live parfois? En gros, les gars tisent pas mal et cherchent un lieu où ils pourraient continuer à faire les cons, mais qui rapporterait du fric en même temps. Et peut-être même que ça pourrait draîner quelques petits culs en sus, ça serait pas plus mal. Lol. Non, messieurs.
Classique aussi, la marque de fringue. Ca a l’air facile, et ça peut rapporter gros. Avec comme leitmotiv « on voulait faire enfin une marque qui nous ressemble ». Aie. Bien placés également dans cette liste de projets stupides, le food-truck, l’appli ou la start-up, toujours en mode « viens, on le fait ».
Car oui, autre erreur récurrente et inhérente à la fougueuse jeunesse, penser que c’est cool de bosser avec ses potes. Puisqu’on est bien avec eux, on se dit que ça serait cool de taffer tous ensemble. Façon Péril jeune, avec Chabert en cuisine et Tomasi à la guitare. Grossière erreur. C’est le fiasco garanti. Un pote, ce n’est pas un associé et ça ne doit pas le devenir. On le constate régulièrement, les rares amis qui ont poussé la démarche trop loin et qui ont effectivement monté une boîte ensemble, ne peuvent généralement plus se blairer en moins de 2 ans.
Mais de toute façon, pas trop d’inquiétudes à avoir: ce projet, déjà bien bancal dans sa conception, n’a quasiment aucune chance d’aboutir. Une fois l’euphorie provoquée par le THC ou le houblon retombée, la vraie vie va reprendre ses droits, et c’est très bien ainsi. Votre concept novateur, avec le temps, deviendra même un running gag récurrent, en souvenir du temps où on était cons.
Au départ, on en parle avec la même distance que quand on demande à un pote ce qu’il ferait avec l’oseille s’il gagnait à l’euro-millions. J’en parle mais j’y crois pas, alors je peux dire à peu près n’importe quoi, ça n’engage à rien. Mais il y a toujours un gars qui pousse le truc plus que les autres. Souvent ce n’est d’ailleurs pas le plus crédible de la bande, le mec n’est pas un étudiant à fort potentiel, en école d’ingénieur ou de commerce. Non, c’est plutôt ce gars qui vivote à droite à gauche, qui cherche un truc à foutre de sa vie, et qui essaie d’entraîner quelqu’un avec lui dans ses délires. Le mec n’a aucune conscience des skills requis pour faire fonctionner un business, mais il s’en branle. Lui, il marche à l’idée, à l’énergie, à l’envie. Et s’il vous voit réticent, il n’hésitera pas à vous traiter de mouton frileux, sans couille. Alors qu’il vous doit 400 balles. Assez.
Surtout, surtout, ne vous laissez pas séduire par ce doux dingue. Il se révélera inévitablement sur la durée être au mieux un incompétent notoire, au pire un escroc. Gardez-le donc en pote, et payez lui plutôt un dernier pilon, qu’il finisse par s’endormir sur ses rêves de gloire. Pour le bien de tous.
Allez, bonne chance !
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