Vivre-ensemble: l’enfer des voisins qui baisent

Des animaux. Tout simplement.

Plusieurs fois par semaine, inlassablement, ils remettent ça. Ils forniquent bruyamment, chez eux, quelque part dans votre immeuble. En soi, ils en ont le droit, tant mieux pour eux. Mais en fait, non. Car le problème, c’est que les sons de cette copulation parviennent jusqu’à chez vous. Vous transformant ainsi en une sorte de semi-voyeur auditif, alors que vous n’aviez rien demandé. Et ça, c’est non. Quand votre choix s’est porté sur ce 2 pièces-kitchenette très calme, vous n’aviez pas signé pour ça. Vous avez alors beau essayer de faire autre chose, de ne pas calculer, mais c’est impossible. Ce n’est pas anodin comme bruit, des gens qui baisent . Ce n’est pas un gosse qui crie, ou une perceuse qui fait chier. C’est une immersion bien trop profonde dans l’intimité de ces gens. ll y a clairement des limites à la proximité, et elles sont largement franchies quand vous entendez Magalie se faire démonter par Jean-Paul pendant 3/4 d’heures alors que vous essayez de bosser. Surtout si elle gueule des insanités. Vous n’allez évidemment pas les interrompre comme un gros relou ou appeler la police, non plus. Vous êtes donc baisé à votre tour, et vous retrouvez à attendre qu’un mec que vous ne connaissez pas finisse par jouir. C’est spécial, quand même.

Franchement, c’est toujours toujours gênant d’entendre ça, et même souvent assez déprimant. Surtout si vous êtes seul. Car forcément, cela vous renvoie à votre propre activité sexuelle, pas forcément débordante actuellement. Un ressenti amer vous envahit alors, mélange de jalousie, de solitude et d’exaspération. Eh ben y’en a qui s’éclatent, c’est super… Mais si vous êtes en couple, ou avec du monde chez vous quand ils s’y mettent , c’est horrible aussi. Ça sexualise l’ambiance alors que ce n’était pas prévu, les gens sont gênés, la conversation dérape…le pompon étant quand le mec aussi fait du bruit. Parfois durant toute la durée de l’acte, mais souvent au moment de l’orgasme, il laisse alors échapper un râle rauque, qui signifie que le coït a enfin prit fin. C’est un « bouquet final » dont on serait volontiers passé en regardant Top Chef en pyjama. 

Autre sentiment potentiellement provoqué par ces bruits :  le dégoût. Si les protagonistes sont identifiés et qu’ils sont physiquement dégueulasses, c’est affreux. Vous ne pouvez pas vous empêcher de les imaginer s’accoupler, tout en sueur et en odeurs, alors que cette vision vous répugne. Pour ensuite les croiser dans l’escalier, cools et détendus ( forcément )…Sweat coin-coin

Quant à une éventuelle excitation, elle n’est pas à exclure. Mais très vite, elle se révèle une excitation vaguement honteuse, de voyeur minable…pas cool du tout en fait.

Mais alors, que faire ? Bah rien. Baiser aussi, éventuellement. Car évidemment, ils ont bien le droit de se la donner à fond. Vous-même, les rares fois où vous avez l’opportunité de vous livrer à l’acte de de chair, vous en foutez éperdument du bruit provoqué. Au contraire même, vous adorez quand ça gueule. Et vous avez bien raison. En fait si ça se trouve, c’est vous le voisin baiseur. 

Bonne chance ! 

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